DYLAN IACOVELLI




Baffe Boomerang
Bande dessinée de 4 pages, extrait d'après le synopsis ci-dessous...
Technique illustration encre de Chine et stylo-feutre
Format A3
«Jeune femme (27 ans) diplômée d’un Bachelor en sociologie, Marcelline passe depuis 1 mois ses journées dans diverses cafétérias de la ville de Bienne. Son travail énigmatique commence chaque matin avec un café au lait et un croissant. Mais bizarrement ce matin Marcelline décide de bousculer ses habitudes en prenant un expresso ainsi qu’une miche et une branche au chocolat. Elle s’assoie à chaque fois à une place différente pour une observation variée. Elle regarde discrètement les gens et tape à son ordinateur. Après une bonne heure elle remballe le tout et s’en va pour en visiter une autre. Vers 11 heures, après avoir visité 4 réfectoires elle se pose pour prendre son repas de midi (toujours en récoltant des données).
C’est vers 11 heures 30 minutes qu’un jeune homme étrange l’approche. Ce dernier très maladroit se présente, Zoltan (19 ans). Marcelline un peu sceptique le regarde de la tête au pied et le salue. Zoltan tente de la draguer maladroitement en faisant des allusions sexuelles peu subtiles à propos de son ordinateur et finit par lui demander son numéro de natel. Marcelline répond d’un «non» peu énergique mais l’attitude du jeune homme la frappe. Pour elle cela ne ressemblait pas à une tentative de drague mais d’affirmation. Zoltan s’assoie brusquement à côté de Marcelline ce qui brise la distance sociale. Mal à l’aise Marcelline sursaute, se décale un peu et le regarde dans les yeux. Zoltan avec un sourire niais lui pose pleins de question sur la raison de sa présence car il l’avait déjà vue il y a quelques jours. Marcelline ne réponds pas franchement et lui donne peu de pistes. Jusqu’à ce que Zoltan commence à lui poser des questions qui suscitent sa curiosité. Marcelline a alors un élan de lucidité et comprend que Zoltan est un grand curieux, tout comme elle. Le trouvant fort sympathique outre son entrée en scène chevaleresque elle décide de lui en dire plus sur l’origine de son travail. Elle lui apprend qu’elle réalise une étude sociale pour déterminer comment les gens fonctionnent dans une situation de cafétéria/réfectoire. Elle est employée par un studio de jeux vidéos pour améliorer l’immersion de leurs jeux. Zoltan voit sa curiosité exploser et lui pose pleins de questions.
Marcelline commence à ranger ses affaires pour partir et Zoltan surexcité lui demande si ils peuvent se revoir. Marcelline accepte avec un sourire et un hochement de tête.
Cela fait deux semaines (sauf le week-end) que Zoltan et Marcelline se voient dans cette même cafétéria tous les midis. Ils discutent pour passer la pause de midi et de fil en aiguille ils lient une très forte amitié. Zoltan raconte pleins d’aventures qu’il a eu avec ses potes (sans donner de noms) et les attitudes bizarres des gens qu’il observe quand il se promène dans la rue. Marcelline parle souvent de son travail mais très peu de sa famille. Marcelline devient la meilleure amie de Zoltan, la grande sœur qu’il n’a jamais eue. Tandis que pour Marcelline, Zoltan lui rappelle elle étant plus jeune. Sa façon de s’intéresser aux choses, sa perception du monde. Il est devenu pour elle une source de lumière dans sa vie un peu sombre.
Le Jeudi même de cette semaine là, comme d’habitude Marcelline attend patiemment Zoltan. Assise à une table différente du jour précédent, elle entame son dîner et regarde régulièrement sa montre car son jeune ami n’est toujours pas là. L’heure passe, il est passé 13 heures et Marcelline commence à s’inquiéter de l’absence de Zoltan. Son absence est d’autant plus étrange car ce dernier voulais lui montrer aujourd’hui une de ses dernières trouvailles. Inquiète, elle se dit qu’il a eu un empêchement. Mais c’était la première fois qu’il manque un rendez-vous. Le lendemain (vendredi midi), Marcelline retourne comme à son habitude attendre Zoltan. Elle mange et de nouveau, aucun signe de sa présence. Elle s’affole, elle demande à la personne de la réception si elle n’as pas vu le jeune avec qui elle mange chaque jour. Rien de rien. Marcelline panique et décide de laisser son étude de côté pour retrouver son ami Zoltan.
Zoltan lui avait parlé d’une salle d’arcade dans laquelle il allait tous les mercredi après-midi avec des amis dans le quartier de Bougean (Bözingen). Elle décide de s’y rendre pour mener son enquête. L’adrénaline de Marcelline monte, elle n’a jamais fait une chose aussi folle. Se lancer à la recherche de quelqu’un. Comme une chasseuse qui piste un animal blessé.
Elle débarque dans la salle d’arcade et discute avec le gérant. C’est un petit monsieur moustachu avec un accent suisse-allemand bernois. Connaissant bien Zoltan, il comprend qu’il s’agît de la fille dont il lui avait parlé récemment. Il informe à Marcelline qu’il vient jouer tous les mercredi avec ses amis et qu’ils passent tout leur temps sur les bornes de PS4 à tester les nouveau jeux ainsi que sur les bornes SSBU mais qu’il n’est pas venu mercredi dernier. L’air inquiète, Marcelline lui demande le nom de famille du jeune. Il donne le nom complet sans trop rechigner au vu de l’état dans lequel elle est. Marcelline le remercie et s’en va.
Elle lance une recherche sur internet et tape le nom de Zoltan Veldt. Elle tombe sur la page facebook de la mère de Zoltan, Annis Veldt. Elle prend contact avec elle en disant qu’elle est une amie de son fils. Inquiète, la mère lui demande de passer chez eux pour discuter. Marcelline ne se fait pas prier et s’empresse de s’y rendre. Zoltan vit avec sa mère et ses frères dans un vieux HLM de Madretsch. Marcelline y découvre l’univers de Zoltan. Dans sa petite chambre étroite elle découvre ses goûts pour les jeux tactiques comme Starcraft, bataille navale ou Smash Bros. Les films intellectuels, du genre Inception ou des documentaires qui parlent de philosophie. Pas de livres. Il y a peu de choses mais selon elle, que de qualité. Marcelline discute avec la mère qui lui raconte sa vie, qu’ils sont venus de l’Autriche pour trouver du travail et que le père est mort d’un cancer il y a deux ans. Elle lui dit que son fils a disparut depuis mercredi soir. Elle a prévenu la police mais ils ne l’ont toujours pas retrouvé. Marcelline flippe. Marcelline pose des questions à propos des fréquentations de Zoltan. La mère répond qu’il n’a pas spécialement de mauvaises fréquentations mais plutôt des mauvais endroits où il les fréquente. Elle lui parle de Marco et Yassin, deux amis de Zoltan avec qui il joues tout les mercredi à la salle d’arcade. La mère donne à Marcelline les numéros de ces deux. Marcelline s’en va et remercie la femme.
Elle tente d’appeler Marco, mais sans réponse. Yassin lui décroche. D’une voix nonchalante il répond aux questions de Marcelline. Il lui apprend qu’il ne l’a pas vu depuis mercredi (comme tout le monde) mais qu’en revanche ils se sont fait embrouiller à la sortie de la salle d’arcade mercredi passé. Un groupe de 4 jeunes. Il pense qu’il a du les croiser en rentrant. Il ajoute qu’ils sont violents et imprévisibles. Marcelline désespérée, baisse la voix et s’apprête à raccrocher. Yassin finit par ajouter qui si elle veut vraiment aller jusqu’au bout il y a ce parc près de la bibliothèque où ces racailles se réunissent, il déconseille d’y aller. Marcelline le remercie et raccroche.
Marcelline tremble, elle flippe à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave. Mais elle ne veux pas lâcher l’affaire. Elle se dit que Zoltan en vaut la peine car il est devenu important pour elle. Mais c’est trop dangereux pour elle d’y aller seule. Elle se rend chez son frère dans l’espoir qu’il lui vienne en aide. Il vit dans un petit appartement de la vielle ville de Bienne (Altstadt). Elle toque à la porte et son grand frère lui ouvre (Adrien 30 ans). Toujours en colère contre elle, il la reçoit froidement. Ils discutent sur le palier de porte. Elle tente de s’excuser pour son attitude de l’année passée durant les funérailles de leur père. Elle a conscience qu’elle a été odieuse et peu reconnaissante envers lui. Elle explique qu’elle était en colère car il accordait plus de temps à son travail qu’à sa famille. Il prenait tout son temps libre à faire des activités personnelles sans s’occuper d’eux. Marcelline lui en voulait énormément. Adrien lui rappelle qu’elle a fait un scandale durant la cérémonie, ce qui a couvert de honte Adrien et leur mère. Marcelline tente de se justifier mais elle n’y arrive pas. Elle sanglote sans pleurer et raconte la raison de sa venue. Elle commence à parler mais les mots sont durs. Adrien n’est pas mauvais, il aime sa sœur. Il voit qu’elle souffre, alors il la tire chez lui et la prend dans ses bras. Il compris qu’elle est en détresse. Marcelline se calme et lui raconte donc les derniers événements à commencer par la rencontre de Zoltan jusqu’à sa disparition.
Le frère sceptique accepte d’aller voir ces racailles avec elle. Mais il est déjà tard alors il propose d’y aller demain matin vers 11 heures. Comme ça elle a le temps de se reposer et de digérer toutes ces informations.
Le lendemain, Marcelline et Adrien se rendent donc vers 11 heures dans ce parc proche de la bibliothèque de la ville. Ils y trouvent des jeunes un peu bruyants qui écoutent de la musique très fort. Ils correspondent à la description de Yassin. À peine arrivés à proximité, ils les entendent se vanter d’avoir «rétamer la sale gueule de ce nabot» l’autre jour. Marcelline et Adrien tentent de discuter avec eux. Adrien demande si ils peuvent discuter. L’un d’entre eux coupe la musique par respect mais un autre la remet et prend la parole. Agressif il leur dit qu’ils ont tabassé un gars l’autre jour mais refuse de dire où. Un autre un peu moins malin parle du parking derrière le Otto’s. L’agressif le prend par le col et lui met une baffe sur le front. Marcelline et Adrien partent, ne voulant pas s’attirer des ennuis.
Ils vont vérifié la zone du parking, c’est samedi, il y a beaucoup de gens qui font leur courses. Adrien qui connaît bien la ville dit à sa sœur de le suivre. Ils s’enfoncent dans les ruelles bordant le magasin et sentent une odeur pestilentielle dans un conteneur. Ils l’ouvrent. Adrien tient le couvercle et Marcelline y dégage les sacs. Ils trouvent le corps de Zoltan couvert de sang sécher et de balafre. Adrien demande à Marcelline de tenir le couvercle et s’empare de Zoltan au fond de la benne. Il le pose par terre et constate qu’il est sans vie. Marcelline à genoux, pétrifiée le constate aussi. Elle est à bout mais ne réalise pas vraiment la situation. Forte, elle se persuade de maîtriser la situation. Son frère se baisse et l’épaule lui lançant un regard de compassion. Adrien compose le numéro de la police pour signaler leur découverte. Mais Marcelline lui prend le téléphone des mains. Elle dit que c’est à elle de le faire, pour son ami.
La police débarque en urgence avec une ambulance. Ils font leur déposition en racontant toute l’histoire.
Marcelline reprend sa vie. Pour elle rien n’était plus pareil. Ses midis étaient devenu froids et inintéressants. C’est le vendredi d’après qu’elle réalise ce qui s’était passé. Lors de sa pause de midi elle observe un pigeon qui se pose sur une chaise. Elle est rivée sur son regard, comme hypnotisée. L’émotion monte, elle lâche une larme. Son visage devient rouge et la masque de tristesse prend place. Elle pleure derrière son ordinateur, recroquevillée. Marcelline du haut de ces 27 ans comprit que la vie est courte et que le temps fuse à une vitesse folle. Comme un cheval furieux qu’on ne peut rattraper. Elle n’a plus de temps à perdre. Alors elle décide de prendre sa vie en main. Elle va voir un psy, elle reprend des nouvelles de sa mère et va voir son frère toutes les semaines. N’oubliant jamais qu’elle a une cicatrice indélébile du nom de Zoltan.»
Réalisé à l'école supérieur de bande dessinée et d'illustration de Genève
Genève, mai 2020